Le premier Conseil communal 2020 a eu lieu le 27 janvier avec, une fois n’est pas coutume, un ordre du jour assez léger (à retrouver ici). Les Brainois sont néanmoins venus en nombre, surtout pour en savoir plus sur le projet d’installation d’un Mc Donald’s au rond-point de Mont-Saint-Pont, lequel suscite énormément de réactions…

Durant ce Conseil, notre groupe est intervenu essentiellement sur quatre sujets :

  • Corentin Roulin a fait part de nos doutes et de nos interrogations sur les modalités de recrutement d’un directeur adjoint commun à la commune et au CPAS et plus largement sur le projet de fusion entre commune et CPAS 
  • Benjamin Vokar est intervenu sur la charte pour des achats publics plus responsables, une démarche soutenue bien évidemment par notre groupe
  • Godelieve Boulert s’est vivement opposée au projet d’installation d’un Mc Donald’s au rond-point de Mont-Saint-Pont. Notre groupe est totalement opposé à ce projet (lire notre position ici), le collège communal devra quant à lui se positionner sur le sujet d’ici la fin avril
  • Benjamin Vokar est revenu sur le procès perdu par la commune de Braine-l’Alleud face au guide Michelin sur la route Napoléon, avant de proposer plusieurs pistes pour reconnecter le site du Lion au centre-ville

Vous pouvez retrouver leurs différentes interventions ci-dessous mais sachez qu’il manque à chaque fois le contenu des échanges des débats… Vivement que les Conseils communaux brainois soient un jour filmés en intégralité, une démarche que nous appelons de nos vœux depuis plusieurs années !

Intervention de Corentin Roulin sur les modalités de recrutement d’un directeur adjoint commun à la commune et au CPAS

En décembre, le Bourgmestre et le Président du CPAS faisaient l’éloge des synergies en vue d’une éventuelle fusion.Éventuelle ? D’ores et déjà, en sa séance du 27 janvier, le Conseil communal a modifié le règlement fixant les conditions et les modalités de nomination aux emplois de directeur général, de directeur général adjoint et de directeur financier et décidé de procéder au recrutement d’un directeur général adjoint commun à la commune et au CPAS.

Tout va donc très vite…et ce, alors même qu’aucun organigramme du personnel ni descriptif de fonctions ne sont disponibles, bien qu’ECOLO les réclame depuis les années 2000 ! Ce dossier, cruellement dépourvu de chiffres, suscite beaucoup de questions relatives au manque de clarté dans les intentions, à la pertinence hasardeuse des économies d’échelle, aux répartitions entre commune et CPAS, notamment sur le partage d’outils, aux lignes hiérarchiques des différents services, aux risques de phagocytage du CPAS par la commune.

Nos conseillers et conseillères, par la voix de Corentin Roulin, ont donc souligné le risque majeur de perte d’autonomie et d’indépendance, qui est particulièrement grand dans un domaine qui concerne les personnes les plus fragilisées. Il est nécessaire que le travail social puisse s’accomplir en parfaite indépendance et sans aucune influence de la part du politique. Les travailleurs et travailleuses sociaux doivent pouvoir évaluer les situations et proposer des décisions non seulement dans le respect de la loi mais aussi de leur déontologie.
Il en est de même pour les budgets : l’indépendance garantit l’affectation des moyens, la fusion risque de créer la confusion et partant des glissements deviendront possibles entre les finances du CPAS et celles de l’administration communale. La mise sous tutelle des services sociaux apparaît d’autant plus malsaine que certaines personnes fragilisées hésitent déjà à se rendre à l’Administration communale, car l’espace pour les accueillir est beaucoup moins discret que par le passé.

En toute logique, le groupe ECOLO s’est prononcé en défaveur d’une fusion, au-delà des fameuses synergies, car les avantages sont à ce jour loin d’être démontrés.
Ecolo a en outre relevé que le dernier épisode de nouvelle répartition des compétences au sein du Collège est vraiment malheureux du point de vue de l’image qui est donnée : désormais, le patron de l’aide sociale, Président du CPAS devient également échevin des finances, gardien de la bourse !

Comment dès lors ne pas penser que sa préoccupation de faire des économies va déteindre sur le travail d’aide, sur le travail social dont il est par ailleurs également le gardien ?
Nos conseillers et conseillères ont annoncé exercer une vigilance maximale relative à l’évolution de ce dossier.

Intervention de Benjamin Vokar sur la charte pour des achats publics plus responsables

Nous sommes bien entendu favorables à cette charte lancée par la Région wallonne pour des « achats publics plus responsables » et nous allons évidement la soutenir…

En signant cette charte, Braine-l’Alleud s’engage dans un plan d’actions et va devoir rendre des comptes…

Nous jugerons donc la mise en œuvre de ces actions dans les mois et les années à venir. Concernant le contenu du plan d’actions il est sans véritable surprise. La plupart étaient déjà reprises dans le Plan stratégique transversal (PST). Certaines sont déjà réalisés, d’autres sont en cours et enfin d’autres sont à mettre en œuvre.

C’est un premier plan mais pour l’instant il est encore succinct. Il ne mentionne ni délais, ni budget, ni objectifs chiffrés.

Certaines actions seront réalisées très facilement, par exemple faire la promotion au sein de l’administration de l’utilisation du moteur de recherche Ecosia. D’autres seront nettement plus compliquées à mettre en œuvre comme la réduction des déchets ménagers dans la commune, un sujet sur lequel nous sommes particulièrement à la traîne à Braine-l’Alleud.

Nous jugerons donc de l’évolution des projets sur la longueur mais nous sommes curieux de voir comment on va quantifier le succès de ces différentes actions.

J’ai une question à laquelle je n’ai pas trouvé de réponse dans les documents présentés. En signant la charte il faut impérativement monter deux projets pilotes d’achats publics responsables ; le premier c’est celui concernant le mobilier urbain – les bacs à fleurs créé à partir de plastique recyclé ; vous en aviez déjà parlé en novembre dernier M. Detandt –  Pouvez-vous nous expliquer quel sera le deuxième projet ?

Intervention de Godelieve Boulert sur le projet d’installation d’un Mc Donald’s à Mont-Saint-Pont

Vous le savez, une pétition en ligne circule en ce moment et de nombreuses lettres vous parviennent, contre le projet de Mc Do chaussée Bara à Mont-Saint-Pont.

Les nuisances d’un fastfood sont bien connues.
L’endroit est situé en zone d’habitat, à côté d’un opticien, qui est, reconnaissez-le bien moins intempestif qu’un Mc Do.

Vous avez accepté en juillet 2017 de modifier les prescriptions du lotissement concerné en vue de construire ce projet.
Deux mois après cette acceptation de modifications au lotissement, le demandeur effectue les comptages de véhicules, en vue de dimensionner la bande tampon au centre de la chaussée, ainsi que les accès et le parking sur le site.

Pourtant, le Schéma de structure communal dit ceci à la page 37 : actuellement, la destination est essentiellement résidentielle. La mixité fonctionnelle n’y est pas encouragée. La localisation des activités de fréquentation courante y est déconseillée. Le même demandeur introduit aujourd’hui sa demande de construction d’un Mc Do.

Vous le savez, les lieux seront minéralisés sur 35 ares. Les heures d’ouverture très étendues, de 8h à minuit, ne sont pas compatibles avec une zone d’habitat ; les bruits, odeurs et pollution y compris sonore et lumineuse nocturnes, vont immanquablement gêner les voisins directs mais aussi le quartier en matière de déchets et d’encombrement des routes.

D’autant que 97% des clients viennent en voiture, pour moitié moteurs tournants (pour ceux du drive). L’affluence espérée est de 550 clients/jour, et jusqu’à 685 le vendredi. Il y a même tout un paragraphe pour les malheureux voisins du 11…

Je l’ai dit : le quartier sera aussi impacté. D’après les calculs, lors du pic du vendredi soir, il faut compter par heure 70 véhicules qui tournent à gauche.

Mc Do estime que 75% des achats sont impulsifs, c’est à dire « en passant par là ». 25% des achats le sont donc avec l’intention de venir. En ne prenant que ces 25%, et au regard des estimations de fréquentation de 550 clients/j, cela induirait environ 140 véhicules qui manœuvreraient quotidiennement devant le Mc Do.

En plus de la circulation actuelle très dense, et sans compter les futurs véhicules descendant du projet Château de la Rose d’environ 140 logements tout en haut de la chaussée Bara !

J’ai superposé le plan du Mc Do au plan du rond-point équipé de ses 4 tournes-à-droite, il semble que la sortie du Mc Do tombe sur la bretelle du tourne-à-droite. L’obligation éventuelle, pour les clients sortant du Mc Do, de tourner à droite vers la chaussée d’Alsemberg, qui résulterait du futur tourne-à-droite devant l’opticien, risque de contrarier les conducteurs. Il est donc très probable qu’ils tentent un demi-tour sur la chaussée (comme les clients du Quick le font aujourd’hui dans l’autre sens), ou qu’ils empruntent les petites rues (Piles, Palau, Chemin de l’Ermite, …) pour revenir sur la chauséee Bara ou la chaussée de Tubize.

Cela fait 12 ans que le plan communal de mobilité considère comme une priorité la réalisation de tous les tournes-à-droite de ce rond-point…

Je cite encore rapidement la quantité de déchets que l’on trouve alentours d’un fastfood, il n’est pas rare de trouver ceux du Quick dans les rues avoisinantes, jusque sous l’aqueduc.

Je vous préciserai tout cela jeudi lors de la CCATM (Commission Consultative Communale d’Aménagement du Territoire et de Mobilité).

Le dossier vante également la création de 50 emplois, alors qu’ailleurs dans le dossier il est question de 20 à 25 employés aux heures de pic, et de 10 en périodes creuses. La majorité de ces emplois sont des étudiants, il n’est pas précisé le type de contrat ni les horaires, ni l’équivalent temps plein, mais on les devine.

Je terminerai par ceci : ce projet est en contradiction totale avec votre intention n°181 du PST, de créer une halle commerciale pour la valorisation de nos produits locaux, des circuits courts et du biologique, projet qui répond à la demande d’authenticité et de contacts personnels avec les vendeurs et producteurs…

Intervention de Benjamin Vokar sur le procès perdu par la commune face au guide Michelin

On a beaucoup parlé de Braine-l’Alleud dans la presse ce mois-ci et sur différents sujets…

Je voulais revenir sur le fameux procès perdu par la commune face aux éditions Michelin.

L’objet du litige, pour ceux qui n’en auraient jamais entendu parler, c’était le contenu du guide consacré à la route napoléon. Un ouvrage qui devait être publié juste avant le bicentenaire de la « bataille de Waterloo » et qui laissait clairement Braine-l’Alleud dans l’ombre de sa célèbre voisine.

Le procès vient de se terminer, après une saga qui aura duré pas moins de 6 années…

Au final il n’y aura aucun gagnant dans cette affaire. Beaucoup de gesticulations, beaucoup de perte de temps, beaucoup de perte d’argent pour la commune – j’ignore à combien s’élève le total des frais de justice…– ; Et avec quel bénéfice pour les Brainois ? On se le demande toujours…

On pourrait discuter des heures sur le sujet ça n’apporterait pas grand-chose. Le procès est terminé et nous l’avons perdu, le bicentenaire est depuis longtemps derrière nous et le site n’aura pas une telle visibilité avant plusieurs décennies.

Mais si vraiment le but de cette action en justice était de remettre Braine-l’Alleud sur la carte et de mettre en avant le fait que la butte du lion se trouve sur notre territoire, nous avons encore clairement des cartes à jouer.

Car pour l’instant il faut bien l’avouer, le site historique de la bataille est tout à fait déconnecté du reste de la commune. La marge de progression est donc énorme.

Je pense que nous serons tous d’accord là-dessus, le site historique 1815 (je regroupe ici la butte, le mémorial, le Panorama et la Ferme d’Hougoumont) est incontestablement beaucoup plus dynamique que par le passé ; et ça devrait continuer à s’améliorer avec les nouvelles activités ludiques mises en place par le groupe Kléber Rossilon…

Mais s’ils sont en charge du développement du site, nous sommes en charge de le connecter au reste de la commune. Car notre objectif est toujours le même : inciter un maximum de ces dizaines de milliers de visiteurs à venir passer du temps dans Braine…

Et pour notre groupe, c’est là que le bât blesse car aujourd’hui il n’y a pas grand-chose qui les incite à le faire…

Mettez-vous dans la peau d’un touriste étranger qui débarque à la gare de Braine. Vous ne parlez que l’anglais et vous cherchez à vous rendre à la butte du lion… Comment faites-vous ?

Il n’y a pas le moindre panneau pour vous renseigner. Est-ce que vous y allez en bus ? à pied ? en taxi ? dans quelle direction ? Vous êtes à moins de 3 Km de la butte mais vous ne savez pas comment la rejoindre… Il y a bien entendu le parcours 1815 lancé il y a 2 ans, très chouette, avec des panneaux historiques intéressants mais tout est en français et il faut encore le trouver…

Il y a des touristes qui se perdent, ce n’est pas une fiction. C’est encore arrivé l’an dernier avec le tour du France qui passait par le lion. Des touristes slovaques ont raté le passage des coureurs car ils ne sont pas parti dans la bonne direction et se sont perdus…

On a dépensé je ne sais pas combien pour faire des lettres géantes de Braine-l’Alleud à côté du passage des coureurs ; on aurait pu aussi mettre un petit panneau indicateur à la gare…

Comme vous le savez, notre groupe essaye d’être toujours dans la critique positive et de faire des propositions.

Si vraiment nous souhaitons tous reconnecter le site historique du centre de Braine, nous sommes en mesure de faire pas mal de choses à notre niveau.

Nous pourrions commencer par installer deux grands panneaux, bilingue français/anglais, des deux côtés de la gare de Braine-l’Alleud , pour informer les touristes sur tout ce qu’il y a à voir et à faire dans le coin. Des panneaux qui expliquent comment rejoindre le site historique, à pied via la balade 1815 ; en bus via le W ou en taxi. En mentionnant aussi qu’il existe des bâtiments historiques dans le centre, comme l’église Saint-Etienne…

C’est tout à fait faisable, d’ailleurs Waterloo l’a fait en 2015 dans le cadre du bicentenaire. J’ai grandi pas loin et je peux vous dire qu’ado j’ai aidé plusieurs dizaines de touristes étrangers qui cherchaient leur chemin… Mieux vaut tard que jamais. La gare de Braine est en travaux, c’est le bon moment de le faire, on pourrait lancer ça dès cette année.

Il y a plein d’autres idées pour rapprocher le site historique du centre…

On pourrait améliorer le parcours 1815 qui va de la gare jusqu’au lion en utilisant des visuels au sol, à l’aide de petites buttes du lion qui indiqueraient le chemin ; en prenant exemple sur les coquilles St-Jacques qu’on trouve dans de nombreuses villes…

Ce serait un moyen ludique de mener jusqu’au lion ; et comme c’est un symbole il n’y a pas besoin de le traduire dans plusieurs langues… (1815 est moins parlant que le symbole du lion)

Nous pourrions aussi mieux marquer l’arrêt de bus W de la route de Nivelles et mieux mettre en avant des éléments du patrimoine comme l’église Saint-Etienne…

Au niveau numérique il y a aussi énormément de possibilités. Nous pourrions créer un parcours animé, un module de géocaching… les possibilités sont nombreuses.

L’enjeu est de taille. Si on arrive à capter une partie des dizaines de milliers de visiteurs qui viennent sur le site chaque année le potentiel est énorme, pour les bars, pour les restaurants de Braine… une bouffée d’oxygène pour un centre-ville qui souffre depuis plusieurs années.

Bref, le procès Michelin est terminé et on tourne la page. L’an prochain ce sera le bicentenaire de la mort de Napoléon et si on souhaite vraiment remettre Braine-l’Alleud sur la carte, ça ne tient qu’à nous…