La majorité a annoncé fin mai qu’elle suspendait pour l’instant son projet d’extension de zoning à la rue du Four. La volonté de transformer un magnifique bout de la vallée du Hain en « zone d’activités économiques » semble donc s’éroder. En attendant de voir la nouvelle proposition que la commune a demandée à in BW, nous continuons à dire que ce projet est un non-sens pour plusieurs raisons. L’une d’elles : de nouveaux problèmes de mobilité. Camions de livraison ou automobiles des travailleurs et visiteurs, la présence d’un zoning augmente nécessairement le trafic. La chaussée de Tubize n’en demandait pas tant. Sans compter que les habitants de Sart-Moulin vont se retrouver coincés entre deux zonings, la chaussée de Tubize et une nouvelle voirie censée fluidifier le trafic.
Les problèmes de mobilité ne sont pas neufs à Braine-l’Alleud. De la chaussée de Tubize à la chaussée Reine Astrid en passant par la chaussée d’Alsemberg, plus d’un automobiliste se retrouve quotidiennement coincé.
La pénétrante, c’est-à-dire la nouvelle voirie entre la chaussée de Tubize et le centre-ville, qui devrait longer le nouveau zoning projeté par l’intercommunale in BW, à la demande de la majorité MR-PS, est censé résoudre tous les problèmes d’un coup de buldozer magique.
Sauf que, la création d’une nouvelle route n’a jamais résolu les problèmes de mobilité. Au contraire, elle ne fait que faciliter l’usage de l’automobile comme mode de déplacement et génère donc un trafic encore plus important.
Par ailleurs, si l’ambition est de créer minimum 635 emplois « potentiels », alors on admet que ce nouveau zoning génèrera un trafic supplémentaire par le passage des camions de livraison ou les automobiles des travailleurs et des visiteurs dur le site.
L’œuf ou la poule ?
Le projet de nouveau zoning est présenté comme incontournable car il serait situé à un endroit offrant une « situation idéale » : proximité du ring et de la gare et surtout nouvelle voirie qui partirait de la chaussée de Tubize pour arriver à hauteur de l’hôpital du Chirec. Car oui, pour justifier une « situation idéale », il est impératif de créer cette nouvelle voirie. Sans elle, le nouveau zoning rêvé se trouve encerclé par le hameau de Sart-Moulin, la rue du Four, le Hain et le Ravel.
Or, le projet de pénétrante n’est pas proposé comme une solution d’accès à un zoning. Mais bien comme une solution aux problèmes de mobilité. Cette pénétrante étant la première partie d’un ensemble de voies pour « contourner » Braine-l’Alleud.
Admettons un instant que cette pénétrante soulage un peu la chaussée de Tubize. Deux questions se posent. Premièrement, en quoi, cette nouvelle voirie va résoudre les problèmes de la chaussée Reine Astrid ? Et, surtout, comment ce trafic qui débouchera sur le rond-point à hauteur de l’hôpital va-t-il se répartir une fois qu’il sera dans le centre de Braine-l’Alleud ? Deuxièmement, quelle est la part de trafic généré en plus par la présence d’un zoning et comment ce trafic supplémentaire sera-t-il absorbé sur la chaussée de Tubize ?
Bref, on se demande vraiment qui est arrivé le premier de l’œuf ou de la poule. En d’autres termes, cette pénétrante sera-t-elle construite pour résoudre les problèmes de mobilité ou la création d’un zoning à cet endroit nécessite-t-elle impérativement la création d’une pénétrante pour garantir la « situation idéale » ?
Le hameau de Sart-Moulin complètement encerclé
En créant ce zoning et sa pénétrante, on désenclave peut-être le zoning mais on enferme complètement le hameau de Sart-Moulin. Les habitants se retrouveraient alors complètement coincés entre deux zonings (Vallée industrielle du Hain et Graignette), la chaussée de Tubize et cette nouvelle pénétrante où la vitesse autorisée serait de 70km/h. Pas facile à traverser, donc.
Morcellement des terres, zones naturelles supprimées ou réduites à une portion congrue… et des habitants confrontés au bruit (pollution sonore) et aux particules (pollution de l’air) générés par le trafic nouvellement engendré. Pour un projet présenté comme « durable », ça commence mal.