Conseiller communal et militant écologiste de longue date à Braine-l’Alleud, je défends au quotidien la qualité de notre milieu de vie et la mise en valeur de nos ruisseaux et rivières. Mais il reste de gros efforts à réaliser en matière d’aménagements et d’entretien de nos espaces verts. Nouvelle voirie et zoning à travers champs, parking sur une zone humide, abattage d’arbres sans discernement… les atteintes environnementales sont légion dans notre commune. Une réelle politique de respect de notre patrimoine naturel doit être mise en place.
Une réelle politique, c’est une prise en compte du milieu dans son ensemble. Pas quelques « mesurettes » assorties de grandes déclarations. Notre environnement ne se protège pas à coup de slogans. Mes principales interventions au Conseil communal ont toujours été dans ce sens. Dénoncer, lorsque les atteintes à notre environnement étaient manifestes. Ou suggérer et proposer lorsqu’il était encore possible d’améliorer les choses.
Le bois du Drape, une occasion manquée
Par exemple, je suis souvent revenu sur le mode de gestion du bois du Drape et son marais didactique. Depuis 1997, le bois du Drape est propriété communale. A l’époque de son acquisition, les autorités communales affichaient leur volonté d’en faire une zone naturelle éducative. L’intention était de préserver la nature, de délimiter les zones de marécage, de tracer un circuit de promenade balisé par une série de panneaux pédagogiques sur l’écosystème local et même d’y installer un site d’observation et de recensement des oiseaux. Les aménagements réalisés par la majorité sont bien pauvres au regard de ce qui aurait pu être réalisé. Nous avons manqué une réelle opportunité de revaloriser le site en développant un vrai projet didactique et un espace pour les promeneurs en quête de nature préservée.
Protéger et valoriser pour le bien de tous
C’est un peu la même chose avec l’aménagement du plan d’eau du Paradis. Ici aussi, avec le groupe ECOLO, nous avons suivi toutes les étapes de sa réalisation en étant parfois très critiques sur les options choisies par la majorité. Et si quelques espaces ont pu être préservés, on ne peut pas parler de réussite puisque la biodiversité d’avant les travaux n’a pas été retrouvée.
Et que dire de la gestion des espaces verts ? Depuis tout ce temps, seul le parc Bourdon a fait l’objet d’une petite attention. Quelques progrès ont été réalisés. Il n’en reste pas moins que le parc Bourdon mais aussi le parc Allard ou les abords de l’étang de l’Estrée demandent de sérieuses améliorations pour être mieux valorisés. Nous devons rappeler sans cesse que la gestion des espaces verts ne se résume pas à la pose de gazon synthétique pour l’aménagement de certains ronds-points comme le proposait récemment encore la majorité actuelle. À dire vrai, et à entendre les déclarations des représentants de la majorité actuelle, le constat est vite fait : les échevins en place n’ont pas la fibre environnementale et ne se donnent pas les moyens de comprendre les enjeux et défis écologiques. Un très bel exemple récent de ce manque d’intérêt pour notre environnement est la façon dont les érables de l’avenue Albert 1er viennent d’être saccagés par les travaux d’aménagement de pistes cyclables. Et ce n’est pas la première fois que nous dénonçons des abattages d’arbres qui auraient pu être évités. C’est d’ailleurs pour s’assurer de la sauvegarde d’arbres de belles tailles que nous avons proposé il y a quelques années une liste d’arbres à classer à la Région wallonne.
Potagers et plaines de jeux participent aussi à la qualité de notre environnement
Et puis, notre environnement, c’est aussi une multitude d’espaces plutôt oubliés aujourd’hui et qui pourraient trouver une fonction publique. Ces espaces seraient non seulement des zones vertes préservées mais aussi des espaces de détente et de convivialité. Pensons notamment aux potagers ou jardins partagés. Lorsque de tels lieux existent, ils deviennent des endroits de rencontre où chacun peut partager ses expériences, ses envies et sa passion pour le travail de la terre. Des lieux où l’on apprend au contact des autres et où l’on peut redécouvrir la nature au travers de variétés de fruits et légumes oubliés depuis longtemps par la grande distribution. Le jardin partagé peut aussi contenir un espace « barbecue » ou « pétanque » et devenir ainsi un lieu de convivialité, d’échanges et d’entraide entre tous les habitants d’un quartier.
Les plaines de jeux sont d’autres exemples d’espaces publics qui, comme les parcs, les jardins ou les chemins piétonniers, participent à un environnement de qualité. C’est pour cette raison que nous préconisons la réhabilitation de plaines de jeux existantes ou la création de nouvelles, en concertation avec les habitants du quartier.
Le Hain et ses affluents, protégeons ensemble nos cours d’eau
Sans surprise, nous préconisons aussi une revalorisation de l’eau (rivière, étangs, mares…), qui est fortement délaissée aujourd’hui. Une eau limpide et vivante dans nos cours d’eau permet le développement et la préservation d’une faune et d’une flore diversifiée et un environnement agréable pour les riverains. Une meilleure gestion de l’eau offre également des solutions aux problèmes d’inondation qui vont bien au-delà des seuls bassins d’orage ou systèmes d’égouttage.
Si un léger mieux est à constater depuis la pose des collecteurs, de sérieux efforts doivent encore être réalisés pour améliorer la qualité de l’eau de nos rivières et ruisseaux. A plusieurs reprises, il a fallu intervenir auprès de l’IBW pour dénoncer des dysfonctionnements de déversoirs d’orage. L’été dernier, nous avons parcouru les berges du Hain et de ses affluents, en remontant son cours jusqu’à ses différentes sources. Bilan en termes de propreté et de mise en valeur : pas brillant. Mais des améliorations sont possibles, si tout le monde s’y met. Si, au lieu de guérir, comme nous devons le faire systématiquement aujourd’hui, nous pensons à prévenir. C’est-à-dire, s’assurer en amont que tout est mis en œuvre pour protéger et valoriser nos cours d’eau. Même si ce n’est pas à proprement parler une compétence communale, il est possible de surveiller et d’être en dialogue permanent avec les Brainois et avec l’IBW pour garantir une protection totale de nos rivières.
Pour Ecolo, comme nous le répétons souvent, la protection des espaces naturels ce n’est ni du dogmatisme, ni une fantaisie de doux rêveurs en mal de papillons et de jolies fleurs. C’est aussi une condition indispensable si nous voulons préserver notre qualité de vie.