Non à un nouveau zoning sur le Hain. Nous avons toujours pris position contre le projet d’extension de zoning à la rue du Four. La commune et in BW reviennent à la charge avec une demande de modification du plan de secteur pour transformer un magnifique bout de la vallée du Hain en « zone d’activités économiques ». Un non-sens pour plusieurs raisons. L’une d’elles : bétonner la campagne ne suffit pas pour créer des emplois. La création d’un nouveau zoning est justifiée par la promesse de 25 emplois à l’hectare. Or, rien ne permet de garantir ces chiffres.
Pour justifier sa demande de transformer une zone agricole en zone d’activité économique mixte (ZAEM) pour y construire un nouveau zoning, l’intercommunale in BW invoque entre autres la « possibilité d’emplois nouveaux » avec un minimum de 635 emplois « potentiels ». Beaucoup d’expectatives dans cette formulation mais peu d’éléments factuels et vérifiables. On pourrait tout aussi bien dire qu’avec ce projet de zoning, on n’est sûr de rien si ce n’est qu’on va détruire la campagne brainoise.
Nouveau zoning, nouveau miracle économique ?
Comme précisé dans notre article sur l’occupation des espaces vides, le zoning industriel de la Vallée du Hain et le zoning artisanal de la Graignette totalisent aujourd’hui plusieurs milliers de m² de bureaux et entrepôts à vendre ou à louer. Sans parler du parc de l’Alliance qui compte lui aussi quelques hectares à combler. A partir du moment où des zones existantes sont désaffectées ou inutilisées, par quel miracle la création d’un nouveau zoning attirerait subitement une foule d’entreprises susceptibles de créer au bas mot 635 emplois « potentiels » ?
Aucune étude, aucun chiffre ne permettent d’expliquer les causes de la désaffection ou du non remplissage de ces trois zones d’activités. Pourtant, ces zones sont grandes et à proximité de l’autoroute. Elles contiennent aussi des espaces vides pour les entreprises qui souhaiteraient construire et non rénover. De la même manière, aucune étude, aucun chiffre ne prouvent que la création d’un zoning entraînerait de facto la création d’emplois. Il s’agit donc d’une spéculation ou d’une promesse vague mais en aucun cas d’un fait vérifiable.
D’autant que le pouvoir de l’intercommunale in BW est relativement limité. Lorsqu’elle crée un zoning, elle vend ensuite les parcelles à des privés. Elle n’a donc aucune garantie sur le nombre d’emplois à l’hectare. Les nouveaux propriétaires faisant exactement ce qu’ils veulent sur les parcelles acquises. En admettant même que l’intercommunale impose des conditions aux acheteurs, les constructions des bâtiments ne commenceront pas avant une dizaine d’années. Comment dans ce cas, l’intercommunale pourra-t-elle imposer des conditions valables sans connaître l’évolution des normes et de la législation qui seront en vigueur des années plus tard ?
Echange emplois hypothétiques contre emplois réels
Par contre, ce qui se profile avec davantage de certitude c’est la destruction des emplois agricoles. En 2016, la CPDT (une plateforme multidisciplinaire de recherches, de formations et d’échanges rassemblant des chercheurs universitaires) signalait que « les terres agricoles constituent le principal outil de l’agriculteur. Il est nécessaire de les préserver pour répondre à l’ensemble de leurs fonctions […]. Les terres agricoles doivent être préservées en limitant au strict minimum leur urbanisation, en particulier pour les meilleures terres et les prairies situées près des villages ».
Or, le nouveau zoning serait construit sur des terres agricoles et des prairies. Il serait également placé juste à côté du hameau de Sart-Moulin regroupant plusieurs dizaines de maisons. Les deux exploitations agricoles seraient disloquées en plusieurs parcelles. Le zoning et la nouvelle voirie amputeraient une partie des terres.
Le morcellement des terres signifie la fin de l’exploitation agricole dans cette zone. Promettre la création d’emplois en commençant par détruire ceux qui existent déjà, c’est une façon bien étonnante d’envisager la prospérité économique.