Il y a deux sortes de parkings réclamés à grands cris à Braine : d’une part, les parkings pour les habitants de la commune qui n’habitent pas le centre mais qui veulent venir y faire leurs courses ou pour les familles et amis des habitants du centre même, qui souhaitent leur rendre visite, venir garder les enfants, etc. D’autre part, il y a les endroits recherchés pour y laisser sa voiture quand on prend le train. En bref, les parkings pour les habitants de la commune et les parkings pour les usagers du train.Pour cette deuxième catégorie, Infrabel construit 950 parkings (dont le premier bloc P1 est déjà construit sous la dalle du nouveau pont, à côté du magasin Match) à son compte et pour son profit afin de satisfaire les Brainois qui viennent des quartiers périphériques et attirer des clients des communes voisines moins gâtés en desserte de chemin de fer. Les habitants qui ne prennent pas le train peuvent accessoirement s’y rendre à des prix dissuasifs : 3,6 € l’heure, sept jours sur sept ! Ceux qui prennent le train mais qui n’ont pas d’abonnement, paient le même prix ! Seuls les abonnés ont des tarifs préférentiels : 6 € / semaine, 20 € / mois et 55 € / 3 mois. Si les abonnés au train acceptent en général de payer pour mettre leur voiture à l’abri, d’aucuns continuent malheureusement à squatter les places libres devant les maisons de ceux qui habitent près de la gare.
Pour le citoyen brainois, quels sont actuellement les parkings gratuits annoncés à grand renfort de publicité par le bourgmestre ? Il n’y a qu’un seul grand parking : celui du bas de la rue de la Goëtte (très utile mais saturé depuis longtemps). Il reste également quelques places en bordure du Lidl. D’autres sont en zone bleue, ce qui offre au maximum deux heures gratuites mais ne suffit pas dans bien des cas (entre autres, à l’ancien cimetière et à la place Baudouin 1er). Deux magasins dans le centre offrent un parking gratuit : le « Petit GB » et le Match près de la gare.
Que faudrait-il pour que les Brainois puissent raisonnablement faire leurs courses dans les commerces du centre où se rendre à un rendez-vous sans être coincés par les horodateurs ?
1) Etendre la zone bleue près des gares, dans un rayon suffisant pour décourager les voitures ventouses. La carte de riverain protège les habitants de ces quartiers.
2) Communiquer aux entrées du centre l’emplacement des parkings organisés gratuits, en zone bleue, payants. Créer un petit dépliant avec le plan de ces informations à distribuer largement à la gare, dans les commerces, à la commune, pour diriger les voitures de façon cohérente.
3) Multiplier les emplacements pour vélos qui sont un appel à la mobilité douce et favoriser leur circulation par des marquages au sol qui alertent les voitures et familiarisent la population à leur présence.
4) Créer un réseau de navettes locales pour compléter celui des TEC.
D’après les spécialistes du Plan communal de mobilité, il y aurait bien assez de places de stationnement . Le tout est de partager la mobilité de façon intelligente !
Mais il reste une réalité à laquelle personne ne peut échapper : la densification des centres urbains modifie notre façon d’y vivre, même dans les petites agglomérations, et ne nous permet plus de laisser notre voiture devant chez soi ou devant la boulangerie ! Dans un centre, la marche redevient nécessaire. D’autre part quand on y dispose d’un garage, laisser sa voiture le long du trottoir est un geste dont le propriétaire ne mesure pas les conséquences. L’espace dans nos rues n’est pas incompressible et la nécessité de construire en hauteur, si elle répond aux nécessités environnementales de notre territoire, nous oblige à des contraintes citadines que notre ville à la campagne nous fait parfois oublier.
Il ne faut pas rêver : la population augmente chaque année. D’après les statistiques du Bureau fédéral du Plan, on prévoit pour 2015 une augmentation de 2012 habitants à Braine-l’Alleud. On ne pourra pas continuer à ajouter des parkings à l’infini : il faut nécessairement revoir nos modes de déplacement et cesser de défendre à tout prix la priorité à la voiture particulière qui est aujourd’hui une politique dépassée et irresponsable.
Une mobilité intelligente est aujourd’hui une mobilité partagée entre les différents modes de déplacements.
Maryse Stengele