Le droit pour tous à un logement décent est inscrit dans notre constitution. Permettre à chacun d’avoir un logement adapté à son parcours de vie et à ses moyens financiers est donc un droit fondamental. En intégrant la dimension sociale dans sa politique du logement, la commune garantit ce droit à tous ses habitants et se donne les moyens de lutter contre l’exclusion qui menace la cohésion sociale.

Dans notre commune, une famille type (2 parents, 2 enfants) qui souhaite acquérir une maison doit débourser en moyenne 260.000 €. Si cette même famille souhaite construire, elle devra d’abord acquérir un terrain, dont le prix moyen varie entre 45 € et 65 € le m², puis débourser en moyenne 145.000 € htva pour la construction de sa maison. Si elle opte pour l’achat d’un appartement, elle devra débourser entre 180.000 € et 260.000 € , c’est-à-dire entre 1.900 € et 2.700 € le m² en fonction de la localisation, de la vétusté et de la surface habitable.

Sur le marché de la location, la situation n’est pas plus facile puisqu’une maison unifamiliale se loue entre 725 € et 1.000 €, un appartement (2 à 3 chambres) entre 695 € et 980 €.

De tels prix excluent d’emblée une partie de la population. Pour éviter l’exclusion la commune peut alors actionner des leviers qui permettront de répondre aux besoins de tous les habitants.

Et quand une commune se donne les moyens de proposer un logement décent à tous ses habitants, sans exclusion d’aucune sorte, elle favorise une plus grande mixité (âges, revenus, composition familiale…) et donc une plus grande cohésion sociale. Une plus grande cohésion sociale ça veut dire aussi moins de problème d’isolement, de sécurité, de petite ou grande délinquance…

Dans cette optique de mixité, il faut prévoir des logements pour tous les budgets et donc aussi des logements pour les personnes défavorisées ou précarisées.

Il y a à Braine-l’Alleud des logements sociaux mais pas assez (516 logements pour une population de plus de 38.500 habitants). Le parc actuel est parfois vétuste ou très énergivore. Il est donc temps de l’ adapter et de construire des nouveaux logements. Et pas au milieu de nulle part mais à proximité des services collectifs ! Il ne s’agit pas de créer des « quartiers sociaux » loin des transports publics ou des commerces, qui renforcent encore plus les inégalités, le sentiment d’exclusion et la « ghettoïsation ».

La commune dispose de nombreux leviers qu’elle peut actionner pour mettre en place une politique du logement qui prend aussi en compte la dimension sociale.

En voici quelques exemples :

  • Faire appel aux subsides régionaux disponibles pour l’acquisition et la rénovation des immeubles abandonnés.
    Au lieu de laisser des immeubles à l’abandon, la commune peut envisager de les acquérir et les rénover. Ces logements publics disponibles peuvent dès lors être attribués selon des critères clairs et précis fixés dans une règlementation communale.
    Notons qu’actuellement la politique communale va dans un sens opposé puisque la commune vend une partie de son patrimoine. Si ces ventes sont destinées à financer la construction de parkings ou d’un méga centre administratif, peut-on parler d’une bonne gestion du patrimoine communal ?
  • Favoriser le partenariat entre autorité communale et propriétaire privé, notamment en renforçant la collaboration avec l’Agence Immobilière Sociale.
    L’agence Immobilière Sociale (AIS) intervient comme intermédiaire entre un propriétaire bailleur et un candidat locataire dans le but de favoriser la réinsertion par le logement des personnes disposant de revenus modestes.
    Avantage pour le propriétaire ? En contrepartie d’accepter de louer son bien à un prix inférieur au prix du marché locatif privé, le propriétaire a la garantie de percevoir son loyer et l’assurance que son bien sera préservé dans son état initial. De plus, il bénéficie d’un avantage fiscal puisqu’il est exonéré en tout ou partie du précompte immobilier.
  • Favoriser l’acquisition du logement familial en faveur des personnes à revenu limité, notamment par le biais d’une information active sur les prêts sociaux et les diverses mesures qui facilitent l’accès à la propriété.
    Lors de la rénovation ou la construction d’un quartier, prévoir une offre de logements publics à finalité sociale. La Région wallonne demande aux communes d’offrir 10 % de logements publics à ses citoyens. A Braine-l’Alleud, nous en sommes loin et nous risquons d’être pénalisés. Une partie de ces logements publics pourraient être affectée à des fins sociales, d’autant qu’une commune peut bénéficier d’un subside à condition de prévoir 14% de logement social dans son projet de rénovation ou construction urbanistique.
  • Porter une attention particulière à l’aménagement des abords et des lieux communs pour favoriser la convivialité et la sécurité des habitants. Par exemple, la commune peut mettre une parcelle de terre à la disposition des habitants d’un quartier qui disposeraient ainsi d’un jardin collectif pour y faire pousser fruits et légumes. Et pourquoi ne pas prévoir un espace « barbecue » ou « pétanque » à côté du jardin ? Cet espace devient alors un lieu de convivialité, d’échanges et d’entraide entre tous les habitants d’un quartier.