Une enquête publique est en cours (jusqu’au 18 avril !) à propos de la création d’une voirie par Infrabel à Lillois. A l’origine « provisoire », pour l’accès aux travaux, cette voirie financée par le projet RER, s’est curieusement transformée en nouvelle rue, une aubaine pour un futur lotissement, débouchant sur un parking surdimensionné à cet endroit.
Les travaux du RER ont un impact sur les terrains qui jouxtent le chemin de fer de Bruxelles à Nivelles : le nombre de voies passe de deux à quatre. Infrabel doit donc gérer cet impact et prévoir une « remise en état » après chantier. Des accès provisoires, notamment à travers champs, sont souvent nécessaires. Et on peut profiter des travaux pour opérer certains réaménagements.
C’est le cas, de manière importante, à Lillois : réaménagement de voiries, création de ronds-points, suppression de passages à niveaux, réorganisation de la circulation, création de parkings pour gérer l’afflux espéré de nouveaux usagers du train. On le comprend.
Ce que l’on comprend moins, c’est ce qui se passe autour de l’Ecole du Pré Vert : la fameuse prairie à vaches qui lui a sans doute donné son nom, véritable respiration verte entre le chemin de fer et l’avenue Grand Peine, va être traversée d’une nouvelle rue, inopinée et couronnée d’un parking de 64 places à un endroit inadéquat pour les navetteurs.
Enrichissement local avec l’argent fédéral ?
La création d’une voirie nouvelle destinée à être urbanisée devrait faire l’objet d’un projet d’urbanisation et non pas se cacher derrière les travaux du RER. D’ailleurs, l’intitulé de l’enquête publique en cours est trompeur : il évoque le RER, projet d’avenir tant attendu, et passe sous silence la future urbanisation.
Une première partie du terrain est en zone d’habitat à caractère semi-rural au plan de secteur. Constructible donc. Mais faire acheter la bande de terrain et faire payer la création d’une voirie définitive, avec ses trottoirs, par Infrabel, c’est donner un fameux avantage gratuit aux propriétaires, futurs lotisseurs, sur le dos de l’argent public fédéral qui devrait être consacré à la mobilité !
Quelques riverains ont relevé le point et tiré la sonnette d’alarme. Leur vigilance doit être saluée.
Parking incongru et caractère rural
La création d’un parking aussi important à cet endroit est injustifiée : ni l’école, ni le futur lotissement n’ont besoin de tant de places et la distance par rapport aux quais est trop importante pour justifier qu’il serve aux navetteurs. Tout se passe comme si l’on préparait d’autre projets pour l’autre partie de terrain qui est destinée au « service public et équipements communautaires » au plan de secteur.
Actuellement, la ferme et la prairie aux vaches ainsi que le petit bois le long de la rue Verte constituent un ensemble bucolique qui donne une bonne partie de son cachet au quartier. Ceci doit être pris en compte dans une étude des incidences sur l’environnement qui tiendra compte notamment des arbres remarquables du petit bois, ce dernier devant donc être partiellement abattu pour les besoins du chantier…
Alternatives et vision d’avenir
Surtout, l’approche proposée semble nourrie d’une pensée unique : promotion immobilière et tout-à-la-voiture. L’avenir de la mobilité et des habitats en zone semi-rurale devrait être tout autre : privilégier la mobilité douce et active, notamment pour les déplacements autour des écoles, respect de l’environnement, notamment de la biodiversité et de l’accès des habitants aux richesses naturelles locales.
Nous demandons que des alternatives soient explorées sur tous les points soulevés à l’occasion de cette enquête : circulation et mobilité, création ou non de cette voirie, aménagement d’un parking plus petit et/ou ailleurs et/ou par phases, etc. Nous ne voulons pas de projets mal ficelés ou de projets qui ont d’autres buts que ceux qui sont déclarés.
En pratique
Si vous souhaitez en savoir plus sur le projet et réagir à l’enquête publique en cours, nous pouvons vous fournir le document élaboré par plusieurs riverains. Il vous suffit de nous contacter à ecolo.braine@gmail.com.