Voici le texte du communiqué signé ce mardi 18 janvier par Corentin Roulin, Manon Bourgeois et Olivier Vanham, respectivement chefs de groupe d’Ecolo, PluS et Intérêts Brainois.
Plusieurs initiatives de la majorité ont sérieusement mis à mal la sérénité dans laquelle le Centre culturel espérait pouvoir travailler après les péripéties qui ont émaillé l’année 2021.
Par la récente publication d’une offre d’emploi pour le recrutement « d’un responsable et de collaborateurs pour son service culturel », le Collège dévoile ses intentions qu’il masquait jusque-là au mépris de la transparence démocratique.
L’opposition Ecolo-Intérêts Brainois-PluS dénonce ces manœuvres d’inspiration politicienne et exprime son soutien à une culture de qualité, accessible à tous, ancrée dans le tissu associatif local telle que brillamment portée et défendue depuis 50 ans par le Centre culturel de Braine-l’Alleud.
Le 14 janvier 2022, l’Administration communale met en ligne sur son site internet une offre d’emploi pour le recrutement « d’un responsable et de collaborateurs pour son service culturel ».
Présenté moins d’un mois avant, le 20 décembre 2021, le budget communal 2022 ne faisait pourtant état d’aucune intention de création d’un service culturel communal ni d’engagement de personnel pour un tel service (le plan d’embauche, annexe obligatoire du budget, est muet à ce sujet).
Lors du Conseil communal, l’Echevine de la culture avait même refusé de répondre à une question de Corentin Roulin (Ecolo) à propos d’une mention troublante dans l’annexe « Subsides » du budget : le libellé « Centre Culturel » avait été remplacé par la mention « Activité culturelle » pour le subside de plus de 200.000€ qui serait désormais alloué sur la base d’une « Répartition » et non plus d’un « Rapport d’activités ».
L’opposition Ecolo-Intérêts Brainois-PluS dénonce ce refus de répondre qui dénote d’un mépris total pour la transparence et pour la courtoisie politique alors que l’examen du budget communal est un moment-clé de la vie en démocratie. Une attitude scandaleuse que l’opposition a choisi de dénoncer ce jour-là en ne siégeant pas à la séance en huis-clos. Huis-clos dans lequel le Collège demandait l’autorisation de pouvoir déposer auprès d’un juge d’instruction un dossier de plainte contre le Centre culturel.
L’offre d’emploi communale sort donc de nulle part et annonce un projet flou, citant tous les services communaux (écoles d’enseignement fondamental, l’école des Arts, l’académie de Musique, la Bibliothèque/Ludothèque et la Maison des Associations) qui devront collaborer à une initiative totalement redondante avec le travail réalisé par le Centre culturel existant. Détail révélateur (ou provocateur une fois de plus), en omettant de citer le Centre culturel dans l’annonce, c’est comme si celui-ci n’existait déjà plus.
Une omission d’autant plus significative que la Commune est liée par un contrat-programme avec le Centre culturel, qu’elle a signé et par lequel elle s’est engagée à un subside annuel de plus de 200.000€, permettant une subvention équivalente de la Fédération Wallonie-Bruxelles, contrat qui produira ses effets jusqu’en 2025.
Cet engagement est d’ailleurs une obligation, ceci a été rappelé en termes très nets à la Commune par le Juge du Tribunal de Première Instance de Nivelles à l’occasion d’une action en référé que le Centre culturel avait introduite pour le paiement de ce subside annuel en 2021. Cette action avait été initiée tellement la Commune soufflait le chaud et le froid depuis des mois au sujet de ce paiement. Double discours permanent du Collège qui a d’ailleurs été durement pointé dans le jugement du 14 décembre 2021.
La Commune est-elle décidée à faire une croix sur plus de 200.000€ de subsides de la Fédération Wallonie-Bruxelles et à saborder l’un des Centres culturels de premier plan du Brabant wallon ?
On peut se poser la question et mettre en doute la bonne gestion de cette matière quand on sait que par ailleurs les représentants de la majorité au Conseil d’Administration du Centre culturel, dont l’Echevine de la culture est vice-présidente de droit, pratiquent désormais la politique… de la chaise vide dans cette instance !
Tout se passe comme si la majorité communale poursuivait en fait un but parfaitement politicien. Après avoir honteusement mis fin au mandat de l’ancienne directrice suite à des pseudo-révélations manifestement motivées par une intention de nuire, après avoir tenté de faire croire que l’audit commandité à la suite de cet épisode contenait des éléments « troublants » (ce qui a été démenti point par point par le Conseil d’administration rejoint par la Fédération Wallonie-Bruxelles elle-même qui n’y a rien vu à redire), après avoir évoqué son souhait de changer les statuts de l’asbl Centre culturel sans jamais rien proposer de concret, après avoir fait lanterner toute l’équipe du Centre culturel quant au financement, laissant planer un doute délétère sur l’avenir professionnel des employés par ailleurs obligés de jongler avec mille contraintes, notamment sanitaires, après toutes ces péripéties, tout se passe comme si la majorité avançait dans son vrai projet : assujettir la culture au politique.
Nous, partis de l’opposition démocratique, Ecolo, Intérêts Brainois, PluS, dénonçons et cette manière de gérer et ce que serait un tel projet.
Si un « service communal » de la culture est un instrument au service des seuls desiderata des hommes et femmes politiques au pouvoir à un moment donné, alors nous défendons une toute autre vision de la culture, parfaitement incarnée par le fonctionnement des Centres culturels reconnus par le Décret de la Fédération Wallonie-Bruxelles : pour une culture de qualité, indépendante, ancrée dans le tissu associatif local, ouverte à tous les publics, au service des habitants, pour leur plaisir et pour leur épanouissement en tant que citoyens.
Nous dénonçons également le projet qui consisterait à saborder le Centre culturel de Braine-l’Alleud qui, en 50 ans, a été exemplaire dans son développement, sa gestion, ses activités et sa contribution à l’esprit de notre commune dans ce qu’il a de plus convivial, festif, associatif et socialement engagé.
Les intentions du Collège communal doivent dorénavant être clarifiées. Ce sujet mérite un débat public transparent et honnête.
Ce service culturel communal et le Centre culturel seraient-ils appelés à co-exister ? La création de ce service culturel communal signifie-t-il la non-reconduction du Contrat Programme entre la Commune et le Centre culturel au-delà de 2025 ?
Autant de questions actuellement sans réponses que nos groupes politiques porteront lors du Conseil communal prévu le lundi 31 janvier prochain.