Lors du Conseil communal de Braine-l’Alleud hier soir, le niveau des débats a une nouvelle fois volé au ras des pâquerettes, ce qui a finalement mené à une inédite interruption de séance décrétée par le Bourgmestre, avec la réquisition de deux agents de police. Bonjour l’ambiance…

Après un long échange au sujet de la future « Maison des Associations » – l’hôtel de ville accueillera bientôt des associations brainoises suite au déménagement de l’administration communale – le ton est une nouvelle fois monté entre les deux éternels rivaux politiques que sont Olivier Vanham, chef de file des Intérêts Brainois et le Bourgmestre libéral Vincent Scourneau.

Inconciliables, comme souvent, les deux opposants ont échangé pendant de longues minutes, avant que le Bourgmestre (lequel est aussi président du Conseil) ne décide de clôturer les débats par une nouvelle pique dont il est coutumier : « Monsieur Vanham, vous vous enfoncez d’année en année. C’est incroyable, vous suivez parfaitement bien les traces de votre score ». En référence évidemment aux élections de dimanche dernier. Outre le fait que le MR n’a pas vraiment de quoi pavoiser sur le sujet, ce genre de réflexions dénigrantes et qui sont malheureusement récurrentes n’ont pas lieu d’être selon nous au sein d’un Conseil communal, et qui plus est de la bouche d’un Bourgmestre qui est censé prendre un petit peu de hauteur.

Suite à ces propos, une dame présente dans le public s’est levée et a quitté la salle, ne manquant pas de faire remarquer au Bourgmestre que son comportement était indigne de la fonction qu’il occupe. Applaudissements dans le public, huées et finalement nouvelle réplique de M. Scourneau « Que tous ceux qui sont scandalisés quittent la salle, ce n’est pas un problème… ».  Tant qu’à faire, les mécontents n’auraient qu’à quitter Braine-l’Alleud, on l’a déjà aussi entendu quelques fois cette réflexion-là…

Suite aux protestations dans la salle, le Bourgmestre décide finalement d’une suspension de séance, concluant au passage « Ce n’est pas le PTB qui va venir faire sa loi ici ». Comprendra qui voudra. Le Conseil reprendra finalement dix minutes plus tard, sous la présence de deux policiers (assez sympathiques au demeurant) mais qui avaient sans doute mieux à faire ce soir-là. Le Conseil se poursuivra de façon plus calme jusqu’à 1h du matin même si là encore d’inutiles petites piques personnelles (notamment à l’égard du chef de file de Défi) viendront encore ponctuer les débats.

Bref, un épisode assez navrant qui vient malheureusement s’ajouter à d’autres du même acabit. Peu de monde assiste aux Conseils communaux et c’est évidemment regrettable mais voir un piètre spectacle de ce genre n’incite clairement pas à y revenir. Cela rappelle aussi l’importance de scinder les postes de Bourgmestre et de Président du Conseil, chargé d’animer le Conseil et de répartir la parole – ce qui se fait dans bon nombre de communes et qu’on réclame depuis des années – pour amener un peu de sérénité dans les débats. Les Brainois méritent mieux que ça et les conseillers communaux aussi, tous partis confondus.

Ce n’est pas ce genre de comportement et d’égo démesuré qui vont nous aider à résorber le fossé qui se creuse chaque jour entre le monde politique et les citoyens. Comme les élections de dimanche nous l’ont encore tragiquement rappelé.

Benjamin Vokar