Expérimenté en management, en gestion de l’information et en communication, passionné par la conduite du changement dans les organisations, Corentin porte la conviction que les citoyens souhaitent aujourd’hui participer davantage aux décisions qui les concernent et il propose de mobiliser les méthodes et les outils actuels qui rendent cette participation possible.
Comment te décrirais-tu en quelques mots ?
Je suis né dans le village de Maredret en 1960, dans une famille nombreuse. Notre maison jouxtait l’atelier de mon père, sculpteur métallurgiste et professeur de sculpture, au milieu des vergers et des prés.
Après l’internat à Dinant, j’ai fait des études de Sciences Politiques à l’ULB puis de Sciences de l’Information et de la Documentation et j’ai travaillé une douzaine d’années comme indépendant dans le domaine de la gestion et de l’informatique. Au cours de cette période, j’ai effectué de nombreuses missions aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé.
Depuis l’an 2000, je suis manager dans une grande entreprise semi-publique, où je m’occupe notamment de communication interne et de gestion du changement. La gestion du changement dans les organisations est un sujet que je trouve passionnant, c’est une clé de réussite dans bien des cas.
Et pendant ce temps-là, j’ai eu deux filles dont l’aînée m’a déjà donné une lumineuse petite-fille tandis que la seconde vient à son tour de terminer ses études.
Depuis quand vis-tu à Braine-l’Alleud ?
Depuis que je m’y suis marié, il y a plus de 11 ans. J’ai rejoint ma femme qui vivait près de l’ancienne piscine. Nous avons emménagé dans une maison ancienne de la rue du Jardinier où j’ai découvert cet « entre ville et campagne » si typique de Braine-l’Alleud.
C’est un des charmes indéniables de notre commune : cette proximité avec la nature, qui est toujours là, au coin de la rue, à admirer de loin grâce à une perspective sur un relief ou à fréquenter grâce à un parc ou une prairie en pleine ville. Il y a un charme à cela même si l’organisation de la ville en elle-même a beaucoup souffert de politiques urbanistiques incohérentes.
L’autre caractéristique qui rend Braine-l’Alleud attachante ce sont les habitants eux-mêmes : un grand mélange de milieux sociaux, de la convivialité et un sens de l’accueil grâce auquel le nouveau venu se sent vite à l’aise. C’est cela que j’ai vécu, en tous cas.
Depuis quand es-tu chez ECOLO ?
On peut peut-être dire que je suis tombé dans la militance écologique quand j’étais petit : je me souviens que mon père protestait contre les essais nucléaires français et accueillait des réunions des « amis de la terre », les précurseurs de l’écologie politique en Belgique. Et puis je vivais à la campagne : pendant toute mon enfance, j’ai été en contact avec la nature.
Ma conscience politique s’est éveillée au cours de mes études, j’ai pris ma carte de membre d’ECOLO au milieu des années 2000 mais je n’ai commencé à être vraiment actif qu’au moment de mon arrivée à Braine-l’Alleud.
Au sein du parti, j’ai fait un peu de tout : secrétaire de locale, trésorier, délégué au Conseil de fédération, et maintenant co-président de notre locale [mandat qui s’est terminé entretemps, en janvier 2018]. ECOLO est un parti très vivant, plein de personnes très sympathiques et plein de débats de haute tenue.
Quelle est ton expérience en politique ?
D’abord, je revendique le fait de ne pas être un professionnel de la politique. Mon engagement en politique, je le vois comme un acte citoyen : une manière d’agir concrètement pour le bien de ma commune, d’être acteur de la vie publique.
Personnellement, je suis très attaché au mandat unique : un seul mandat à la fois, pas de cumul, par exemple des fonctions de député et de bourgmestre. Je trouve aussi très important de ne pas faire plus de deux mandats successifs. Cela permet de renouveler le paysage politique et d’éviter les dérives dont on a beaucoup parlé ces derniers temps.
Le fait de ne pas être un professionnel de la politique ne veut pas dire que je n’ai pas d’expérience : outre mon implication comme militant d’ECOLO, j’ai fait deux campagnes électorales (pour les communales en 2012 et pour les régionales en 2014), j’ai été conseiller au CPAS de 2013 à 2017 et je suis conseiller communal depuis janvier 2017.
Mon mandat au CPAS m’a également conduit à siéger dans deux conseils d’administration : celui de l’asbl Hôpital psychiatrique Le Domaine, et celui de l’asbl AMO Color’ados. Je suis d’ailleurs resté à Color’ados à titre privé, j’y assume actuellement le rôle de président du Conseil d’Administration [mandat qui s’est terminé entretemps, en avril 2018].
Je dirais que mon expérience est utile – j’ai eu le temps de découvrir les principaux rouages de la politique locale – mais elle ne m’a pas enlevé mon regard critique : il y a des choses auxquelles je ne me suis pas habitué.
Comme cette forme de cynisme et de mépris de certains conseillers vis-à-vis des bénéficiaires du CPAS, ou même du simple citoyen brainois. Ou encore, cette habitude fort répandue chez certains mandataires politiques d’approuver des documents sans les avoir lus.
Pourquoi cet engagement pour les élections communales ?
En tant que chef de file des verts brainois, j’entends incarner toutes les facettes du programme ECOLO. Je me reconnais d’ailleurs totalement dans nos trois grandes priorités :
- Premièrement, la protection de l’environnement, bien sûr, qui est notre base idéologique historique. Même si « être écolo » est devenu un lieu commun – tout le monde s’en revendique – dans les faits, on est loin du compte et notre vigilance reste nécessaire. Parce qu’il y a une grande différence entre dire que l’on se préoccupe de la nature et agir vraiment pour la préserver.
Pour nous, écologistes de Braine-l’Alleud, la nature fait partie des « biens communs » qui est une notion plus large. Les « biens communs » comprennent aussi le patrimoine culturel comme les bâtiments ou les œuvres d’art ou encore les traditions, notre histoire mais aussi les arts vivants, les arts que l’on pratique aujourd’hui, par exemple dans les académies d’art et de musique.
Tout cela forme un ensemble qui est précieux, qu’il faut non seulement protéger mais aussi faire fructifier. Car nous ne sommes pas pour une protection qui fige ou, pire, qui retourne au passé. Nous croyons que tous ces biens communs sont source d’activité, de développement et de progrès ! - Deuxièmement, une vision pour l’activité économique, qu’elle soit à vocation commerciale ou à vocation sociale : les activités économiques dans une commune avec un aussi grand potentiel que celui de Braine-l’Alleud doivent allier dynamisme, innovation et solidarité.
Pour nous, entreprise et solidarité ne sont pas incompatibles. J’ai été indépendant dans le domaine du conseil pendant une douzaine d’années et ma femme est elle-même une indépendante. De ce fait, je comprends bien le monde de l’entreprise et les préoccupations des entrepreneurs. Et on peut compter sur moi pour que nos propositions dans le domaine économique ne soient pas naïves. - La troisième facette que je voudrais mentionner m’est particulièrement chère : il s’agit d’impliquer plus les citoyens dans les décisions qui les concernent, c’est-à-dire potentiellement toutes les décisions relevant du pouvoir public puisque c’est une partie de notre argent qui est géré par 1/ le pouvoir politique qui prend les décisions et 2/ les administrations qui exécutent ces décisions.
Les temps ont changé, et continuent de changer : aujourd’hui, plus personne ne peut se contenter de déléguer des décideurs tous les 6 ans et de subir ensuite les décisions plus ou moins inspirées de ces décideurs s’ils restent en cercle fermé, loin de la réalité vécue par les gens. Avec les multiples dérives possibles, que l’on voit à l’oeuvre, de cette « spécialisation » ou de la « professionnalisation » de la politique.
Aujourd’hui, un grand nombre de citoyens revendiquent à juste titre une administration parfaitement transparente et une implication possible des habitants dans les processus de décision. Les technologies modernes de l’information et de la communication mais aussi les nouvelles méthodes participatives, de co-création et de co-gestion, sont autant d’outils qui rendent cette participation possible. Bien plus, bien mieux, et bien plus souplement qu’il y a 10 ou même 5 ans. Nos propositions dans ce domaine seront nombreuses et je me réjouis de démontrer en quoi elles sont parfaitement pertinentes et efficaces.
A quoi ressemble ton quotidien ?
Je me lève relativement tôt, pour travailler un peu dans le calme du matin. Puis je me rends à la gare à pied, par le viaduc de l’Estrée s’il fait sec, par la ville s’il pleut, pour rejoindre en train mon boulot à Bruxelles. J’en reviens en fin d’après-midi et je rentre chez moi par les rues de Braine-l’Alleud, il y a toujours quelque chose à voir ou une personne à rencontrer sur le chemin du retour.
Mon engagement politique et associatif m’occupe beaucoup le soir mais lorsque ce n’est pas le cas, j’aime beaucoup passer la soirée en famille, le souper en famille est un moment important pour nous retrouver. Les soirées se terminent en général par de la lecture, jamais la télé, quoique nous avons été rattrapés par la mode des séries, que nous réservons aux périodes de vacances plus calmes en réunions.
Quels sont tes hobbys, tes loisirs ?
Mon loisir favori est de m’occuper de tout le cycle du bois de chauffage, de l’abattage de l’arbre à la préparation des bûchettes pour le poêle à bois. Je rends visite quasi chaque semaine à ma mère qui habite toujours dans mon village d’origine, dans une maison entourée d’un terrain, ce qui nécessite toujours l’un ou l’autre travail d’entretien ou de réparation. Et de veiller aux réserves de bois de chauffage.
C’est un moment de respiration qui est devenu vital pour moi, qui me « vide la tête » en me permettant d’être au grand air, quel que soit le temps, de faire une activité physique intense tout en me réservant des moments de méditation face au spectacle de la nature.
Sinon, ma femme et moi apprécions les spectacles de danse contemporaine, les festivals de jazz et les randonnées que nous pratiquons pendant nos congés.
Quelles sont tes adresses préférées à Braine-l’Alleud ?
A la rue du Jardinier, nous sommes gâtés en commerces de proximité, le Relais Bio est quasi en bas de la rue, dans le zoning artisanal, les appétissants petits pains ardennais de la Maison des Arts Sucrés sont à 5 minutes à pied, sur la chaussée d’Alsemberg.
Un peu plus loin sur la chaussée, de l’autre côté du viaduc de l’Estrée, le restaurant Le Cèdre nous accueille chaleureusement avec ses spécialités libanaises et en remontant vers le centre-ville il y a le boudin gris de la boucherie Potvin et les vins de My Portuguese Friends.
Mon incontournable du moment est aussi chaussée d’Alsemberg mais à Mont-Saint-Pont : c’est le magasin de bières Hoppy House. Une caverne d’Ali Baba en bières artisanales et originales qui est un vrai coup de coeur : j’y ai découvert les délicieuses bières brainoises du micro-brasseur Nova Birra. Je recommmande son « Holy IPA » qui est ma référence dans le monde extraordinaire de variété et de goûts de « l’India Pale Ale ». Une adresse à découvrir.
En fait, Braine-l’Alleud est une commune où l’on aime bien vivre, il y a de nombreux commerces très sympas et beaucoup d’endroits où l’on mange bien ! Et puis il y a aussi des lieux discrets, qui fonctionnent par le bouche-à-oreilles comme les excellents « petits concerts entre amis », concerts de petites formations de jazz que des amis organisent dans leur salon. J’y vais dès que je peux, la programmation est de tout bon niveau.
Un rêve pour Braine-l’Alleud ?
Partout des comités de quartier authentiques, actifs et écoutés, partout des espaces naturels et semi-naturels accessibles à tous avec une attention particulière aux jeux des enfants, une rivière propre et remise en valeur, un centre urbain effervescent d’activités commerciales et non commerciales pour multiplier le potentiel extraordinaire de notre commune.
Quelle serait ta première action si vous arriviez au pouvoir en octobre 2018 ?
Il y en a tant ! Juste un exemple, qui parlera à ceux qui ne peuvent pas se loger à Braine-l’Alleud car tout est trop cher : supprimer la règle qui dit que tout nouveau logement créé doit compter au moins 120 mètres carrés et une place de parking.
Une action simple, avec effet immédiat : cela permettra à de plus nombreux jeunes adultes brainois de rester dans leur commune d’origine dans un premier logement financièrement abordable, et cela donnera aussi de l’air aux propriétaires pour aménager leur immeuble de manière souple.