Une alimentation saine est un atout pour notre santé. Cependant, bien manger s’apprend. Depuis les années ‘50, une rupture de transmission s’est produite. Nous avons oublié le « mode d’emploi » qui permet de choisir et d’associer les aliments de façon à préparer des menus sains.
Parallèlement, ces dernières décennies ont vu l’émergence de plus en plus de maladies dites de civilisation (obésité, diabète, maladies cardiovasculaires, Alzheimer, Parkinson,…).
Revenir à une alimentation saine est facile, il s’agit de simplicité.
Simplicité de nos aliments ; privilégier les aliments non dénaturés.
Simplicité de nos méthodes de production ; revenir à une agriculture respectueuse de l’homme et de son environnement.
Simplicité de notre mode de consommation : favoriser les circuits courts et les produits de saison.
Les aliments non dénaturés pour profiter de tous les constituants de l’aliment
Un aliment représente un tout dans lequel les différents constituants (protéines, lipides, glucides, minéraux, oligo-éléments, vitamines) sont équilibrés les uns par rapport aux autres en vue d’une assimilation optimale.
Henri-Charles Geoffroy (1895-1981), écrivait : « Il ne faut rien enlever à un aliment car non seulement les parties soustraites font défaut, mais les parties restantes perdent partiellement ou totalement leur activité biologique ». Par ces mots, il montre l’importance de respecter l’aliment dans son intégrité en évitant tout raffinage excessif.
Or de nombreux aliments (sucre, sel, huiles, céréales…) subissent un raffinage, perdant ainsi au passage de nombreux éléments nutritifs. Lors du raffinage des céréales, par exemple, l’enveloppe du grain est supprimée dans le but d’obtenir une farine blanche. Ce raffinage provoque des pertes en vitamines et minéraux.
L’importance du mode de culture
Le taux de matière organique des sols ayant subi une agriculture intensive est passé de 4% à 1.4% en 50 ans. Les labours profonds, les engrais et désherbants font disparaître la matière organique. Le lessivage des sols entraîne leur acidification avec une perte de calcium.
Cette dégradation de la qualité des sols entraîne une diminution de la richesse en micronutriments des produits qui y poussent. (Voir également l’interview de l’agronome Jean-Claude Bourguignon).
La culture biologique offre une terre plus riche. Les aliments qui en sont issus sont plus riches en micronutriments (minéraux, oligo-éléments, vitamines) et en antioxydants réputés utiles pour lutter contre le vieillissement.
De plus, les produits biologiques ne contiennent pas de pesticides néfastes à notre santé et celle de la planète. Certains scientifiques tirent la sonnette d’alarme. Ils considèrent que les pesticides ont une part de responsabilité dans les maladies de civilisation. Et insistent pour dire que ce n’est pas la dose qui fait le poison, mais la répétition des doses, sans négliger l’effet cocktail quand plusieurs substances sont en présence. (Voir à ce propos le point de vue du cancérologue français Dominique Belpomme).
Privilégier les circuits courts et les produits de saison
Les circuits courts contribuent au développement économique local et instaurent un contact privilégié entre les producteurs et les consommateurs. Ils contribuent également à mieux faire connaître les produits régionaux auprès des consommateurs.
En réduisant le nombre d’intermédiaires, ils assurent aux producteurs un juste prix pour leurs produits tout en permettant aux consommateurs de réaliser des économies. Faites le test : achetez du fromage, du lait, des œufs ou du beurre à la ferme et quelques légumes chez un maraîcher. Regardez la note finale, vous serez surpris de constater qu’il ne faut pas dépenser plus pour acheter des produits de qualité dont vous connaissez l’origine et le mode de production.
Pour les fruits et les légumes, les circuits courts permettent une cueillette à maturité par la suppression des temps de trajet. Cette cueillette à maturité est tout bénéfice pour notre santé : plus les fruits et légumes sont consommés frais, plus ils conservent leurs qualités nutritives.
(Voir aussi les circuits courts et les produits bio et de saison).
La modification des habitudes alimentaires, l’augmentation de la productivité en agriculture, les modes de préparation qui dénaturent les aliments ont un impact sur notre santé et notre environnement.
Nous pouvons choisir une autre voie et manger sainement sans renoncer aux plaisirs du palais. Acheter des produits locaux, biologiques, de saison. Favoriser la filière courte qui assure aux producteurs une juste rémunération et renforce les liens sociaux.
Et finalement, prendre le temps de cuisiner (30 minutes suffisent pour préparer un bon repas) pour manger en famille ou entre amis autour d’une table accueillante.