La voie publique ne se définit pas seulement par des aspects matériels et techniques (largeur de la voirie, revêtement, panneaux de signalisation, peintures au sol, etc.) c’est aussi un espace social et culturel comme le sont d’autres espaces tels les parcs ou jardins publics.

Cet aspect social et culturel est cependant fortement conditionné par la manière dont on aménage cette voie publique. En fonction des choix opérés, on peut en effet favoriser ou non les rencontres entre citoyens, permettre ou non que chacun se réapproprie la rue.

En d’autres termes, le type d’aménagement choisi influencera le type de relations que les habitants d’un quartier ou d’une agglomération entretiennent les uns avec les autres.

Deux grands principes sous-tendent notre vision de l’espace public :

  1. les objectifs de fluidité et de circulation ne peuvent être atteints au détriment de la qualité de vie;
  2. la voie publique doit par définition être destinée à tous les publics, donc partagée avec tous les citoyens.

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Un espace public partagé est un espace où les rapports de force s’effacent devant des règles d’usage. Mais aujourd’hui, les règles d’usage doivent inverser la logique technicienne qui privilégie de fait la circulation automobile.

Cela demande de changer le concept de normalité qui s’est installé progressivement dans notre mental depuis le développement des véhicules à moteur dans les années 60 et de prendre en compte tous les usagers de la route.

La prise en compte de tous les usagers impose de réduire les vitesses de circulation. C’est une mesure qui permet de faciliter la cohabitation des usagers et des modes de déplacement. Elle impose aussi de considérer les transports publics comme un service de base, accessible à tous.

Nous pensons que les pouvoirs publics ont pour devoir d’imposer, de faciliter, de permettre, de pénaliser ou d’empêcher la pratique de certains usages de l’espace public en fonction de l’évolution du trafic et en relation avec de nombreux relais citoyens qui doivent être parties prenantes de ces transformations, plutôt que consommateurs courbés sous le poids des pressions publicitaires (toujours plus de voitures, y compris sans permis pour les plus jeunes avant l’âge du permis).

C’est donc par une politique participative qu’ECOLO envisage la réappropriation par les citoyens de leurs espaces publics, pour faire revivre les quartiers par des lieux de rencontre appropriés et des rues où chacun se sent en sécurité.

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Source : actes de la « Conférence Européenne sur la Gestion de la Mobilité » organisée en Suède en 2007.