Le 12 juillet dernier, les autorités communales ont été informées que la Région n’accorderait pas la subvention de 4 millions d’euros qui devait contribuer à financer la construction d’un centre administratif sur le plateau de la gare.


L’affaire s’est jouée en deux temps : la SNCB a fait savoir qu’elle n’était pas disposée à céder la propriété de la dalle, puis la Région wallonne a fait savoir que le « déroutage » du subside sur le parking annexe au projet n’était finalement pas possible.

Le projet est donc abandonné et remplacé par l’installation des services administratifs dans un bâtiment actuellement à vendre rue du Japon, dans le zoning de l’Alliance. Lundi soir, le Collège communal a donc invité les conseillers communaux à se prononcer sur l’acquisition de ce bâtiment.

centre_hotel_de_ville.jpgSi Ecolo se réjouit de l’abandon du projet initial , la présentation soudaine d’un nouveau projet soulève quand même quelques questions.

1. Le déménagement des services publics d’une commune de 40.000 habitants peut-il être décidé sur un coin de table ?

Lundi soir, en Conseil communal, le Bourgmestre a déclaré qu’il avait commencé en juillet les négociations pour l’acquisition du bâtiment. Mais, a-t-il ajouté, « comme nous étions en période prudente, et même très prudente, j’ai négocié à titre personnel ».

Pas d’avis d’expert publié (urbaniste ou architecte), pas d’analyse des conséquences d’un tel déménagement pour le centre historique (Grand-Place Baudouin Ier et rues adjacentes), pas d’actualisation des besoins du personnel administratif et, surtout, pas de débat au sein du Conseil communal pour discuter des avantages et inconvénients de ce nouveau projet.

Lorsqu’on prend une décision qui concerne l’ensemble de la population, comme pour toute décision concernant les affaires publiques, un débat démocratique s’impose pour analyser (demander l’avis d’experts), informer (le personnel concerné et la population à laquelle s’adressent ces services) et confronter les points de vue (envisager toutes les options, tous les avantages et inconvénients, afin de mettre en œuvre un projet qui sera bénéfique pour tous).

2. Pourquoi opte-t-on pour une solution qui est en contradiction avec le schéma de structure ?

Un schéma de structure permet de définir une politique d’aménagement du territoire afin d’assurer, sur la base d’études et d’analyses, un développement harmonieux d’une commune. Braine-l’Alleud s’est dotée d’un schéma de structure en 2012.

En choisissant d’installer le centre administratif dans le zoning de l’Alliance, le Bourgmestre fait le choix de décentraliser le « pôle administratif » et de l’isoler en le plaçant dans une zone à vocation économique qui n’est pas conçue pour accueillir le grand public.

Cette localisation décentrée ne correspond nullement aux propositions reprises dans le schéma de structure auquel l’autorité communale doit se conformer, tout écart devant être dûment motivé. Il aurait été bienvenu que le bourgmestre explique au Conseil communal les motivations d’une localisation du centre administratif aux limites de la zone urbaine brainoise.

Pour l’instant, seule l’opportunité financière a été avancée comme argument. Mais la perspective d’une opération financièrement intéressante peut-elle devenir l’unique critère en matière d’aménagement du territoire ?

3. Que fait-on pour assurer la dynamisation du centre historique ?

centre_desert.jpgLa présence des services administratifs dans le centre n’est pas la seule clé pour garantir la dynamique des lieux mais elle a au moins le mérite de créer du passage, ce qui est tout bénéfice pour les (quelques) commerces encore présents dans le coin..

Le Bourgmestre évoquait la possibilité de mettre l’hôtel de ville à la disposition du monde associatif. Ecolo se réjouit de cette possibilité et espère que cette piste sera exploitée. Mais quid des mariages ? Des réunions du conseil communal ? Des cérémonies ? La symbolique sera-t-elle alors également sacrifiée sur l’autel de la rationalité financière?

Concernant l’acquisition, Ecolo a voté l’abstention lundi soir. Nous considérons en effet qu’il est impossible de se prononcer valablement sur un dossier soumis pour avis quelques jours à peine avant le vote et pour lequel il n’y a pas eu de consultation large d’experts ni d’information de la population.

Ce projet est celui de la majorité en place, pas celui d’Ecolo. Notre priorité, c’est de lancer un vrai débat démocratique et d’avancer des propositions pour garantir la mobilité et le redéploiement du centre-ville.

Ecolo a déjà soumis des propositions et continuera de le faire avec le souci constant de mettre en place des projets qui profiteront à l’ensemble des Brainois.