Ce lundi 24 août se clôture l’enquête publique sur la demande de la société Sodever SA d’un permis unique pour l’installation d’une académie de golf et d’un centre équestre sur un centre d’enfouissement technique de classe 3 sur le site d’Alconval.
ECOLO Braine-l’Alleud ne s’y opposera pas si une série de conditions sont respectées, tant du point de vue environnemental que du point de vue social.

Texte de l’avis adressé au Collège des Bourgmestre et Échevins
de et à Braine-l’Alleud.

Nous souhaitons vous faire part de remarques au sujet de l’impact environnemental du projet mais également sur sa dimension sociale.

Au sujet de l’impact environnemental du projet

  • Le permis demandé serait en dérogation à l’article 28 du CWATUPE qui prévoit qu’au terme de l’exploitation d’un CET, celui-ci devient une zone d’espaces verts. Cette imposition a pour but de restaurer la biodiversité dans des zones qui ont été exploitées de façon intensive et de contribuer au maillage écologique du territoire wallon. Nous estimons que l’esprit de cet article, si pas la lettre, devrait être respecté par les installations prévues. Rappelons que cette zone est toujours considérée comme site de grand intérêt biologique et est enclavée entre deux zones Natura 2000. La société SODEVER a déjà fait preuve, dans le cas de la carrière du Foriest, d’une tendance à s’écarter des orientations fixées antérieurement par les codes, règlements et permis. Dans ce cas-ci, après exploitation du sable, puis remblaiement par des déchets, voici la destination finale maintenant en voie de modification. Cela grève la confiance qu’on peut placer dans cette entreprise. Nous ne pouvons nous y rallier que si l’autorité compétente adopte dès l’octroi du permis des exigences fortes et de strictes modalités de contrôle.
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  • Le projet de golf et de centre équestre ne sont acceptables que si la qualité des sols est assurée et si le contrôle de la qualité des eaux souterraines est assuré préalablement. A cet égard, nous rejoignons les recommandations du Conseil wallon de l’Environnement pour le Développement durable (CWEDD) qui demande que l’exploitant s’assure de la conformité des terres de couverture et installe des piézomètres supplémentaires conformément au plan de post-gestion réalisé par le bureau d’étude Geosan.
  • Par ailleurs, il serait intéressant que les bâtiments soient discrets et intégrés au paysage.

    Les panneaux de béton gris, habituellement utilisés pour les bâtiments agricoles, n’assurent pas une bonne intégration paysagère; on peut soit les ceinturer de végétation de façon à les rendre les plus discrets possible, soit recourir systématiquement à des constructions en bois.
  • Pour revenir à l’objectif de restaurer la biodiversité, nous nous inquiétons des constats de l’étude d’incidences (page 26 du Résumé non technique – RNT) : « Les intentions développées dans le projet sont de nature à maintenir une certaine diversité sur le site mais elles recourent assez nettement à de nouvelles plantations plutôt que de mettre à profit le dynamisme propre de la végétation spontanée. Parmi les espèces proposées, la plupart poussent sur sol neutre à basique mais certaines ont leur optimum sur sol moyennement acide à acide. Les espèces envisagées devront donc être choisies en fonction du pH du sol. Les lauriers cerises prévus pour le long du rond de longe et du marcheur présentent les désavantages d’être non indigènes et peu intéressants pour la biodiversité. » Nous demandons donc que l’exploitant renonce à la plantation d’espèces non indigènes et applique les recommandations développées aux pages 52 et 53 du RNT de l’étude d’incidences.
  • Nous souhaitons aussi que l’usage des produits phytosanitaires soit banni, ou strictement exceptionnel ; l’usage de désherbeurs thermiques ou mécaniques sur les chemins peut être proposé et un choix pertinent de graminées ainsi que la tonte des pelouses devraient permettre d’éviter les épandages de produits phytosanitaires. Cela protégera le public et la biodiversité du site.
  • Nous demandons, comme le proposent certains riverains et le CWEDD, qu’un comité d’accompagnement soit constitué qui permette de garantir un plan global de plantations et de gestion qui assure une progression de la richesse biologique du site. 

Sur la dimension sociale du projet

Nous souhaitons aussi nous prononcer sur la dimension sociale de ce projet. balle_de_golf.jpgEn effet, puisqu’il était initialement prévu que ce site aie une destination d’intérêt général, celui-ci doit être préservé même par une gestion privée.

  • Le projet a été présenté par SODEVER comme non concurrent par rapport aux autres manèges et golfs nombreux à proximité, du fait de sa dimension « formation ».
    Or, nous ne savons pas grand chose sur les conditions d’accès de ce parcours de golf et de ce centre équestre. En quoi seront-t-ils plus accessibles que les autres ? Les formations seront-elles accessibles aux jeunes ou à certains publics qui n’ont pas accès d’habitude à ce type de sport ?
  • Le public ne pratiquant pas ces sports pourra-t-il avoir accès au site et s’y promener ?
    Des liaisons piétonnes/cyclistes/cavalières seront-elles réalisées vers les autres chemins publics au nord et nord-ouest du site ?
    Le CWEDD recommande de « prévoir un cheminement sécurisé pour les piétons et cyclistes depuis la chaussée de Tubize jusqu’au site ». Nous demandons que cette recommandation soit appliquée.

Moyennant réponse à ces différentes questions et demandes, le groupe Ecolo Braine l’Alleud ne s’oppose pas à ce projet et espère que la SA SODEVER regagnera la confiance de tous ceux qui veulent un renforcement de la biodiversité à Braine-l’Alleud.