Godelieve Boulert est l’initiatrice du Repair-Café de Braine-l’Alleud. Ce lieu convivial où on peut réparer des objets personnels avec l’aide de bénévoles allie deux de ses combats : la préservation de l’environnement et la solidarité. Ecologiste dans l’âme, Godelieve mène aussi bien d’autres combats comme la gouvernance participative ou l’aménagement du territoire qu’elle veut durable. C’est donc tout naturellement qu’elle a trouvé sa place sur la liste Ecolo pour les prochaines élections communales.

Godelieve, tu n’as pas grandi à Braine-l’Alleud : depuis quand y vis-tu ?

J’ai 58 ans. J’ai grandi à Linkebeek, où j’aimais explorer la nature. Nous avions des oies, des chèvres à la maison… L’été, j’adorais conduire le tracteur pour la récolte des foins en Ardennes. Ensuite, j’ai fait des études d’ingénieur industriel en construction. Après avoir vécu à Bruxelles, j’ai décidé en 2003 de venir m’installer à l’Ermite où j’ai aménagé une maison basse énergie en bois. J’y accueille ma mère, et mes deux petits enfants à l’occasion. Mes deux enfants vivent aussi à Braine-l’Alleud.

Parle-nous de ta vie professionnelle

Principalement, j’ai travaillé plus de quinze ans dans les services travaux de plusieurs administrations communales de la Région bruxelloise. Mon principal défi était d’organiser les chantiers communaux en faisant la part des choses entre les doléances des uns et des autres. Je mettais un point d’honneur à trouver les meilleures procédures permettant de réduire les coûts tout en étant intransigeante sur la sécurité des personnes et de l’environnement.
Ainsi, dans une commune, je m’étais rendu compte qu’un centre culturel nécessitait un désamiantage, mais mon directeur préférait temporiser. J’ai cherché les soutiens nécessaires à un niveau supérieur et le désamiantage a bien eu lieu… Je me souviens aussi d’un chantier d’assainissement de la toiture d’une piscine communale qui nécessitait l’utilisation d’un lestage provisoire. Pour ce faire, j’ai acheté des sacs de sable, et choisi une qualité de sable qui a pu ensuite servir aux bacs à sable pour les enfants.
Je me suis rendu compte que c’est en faisant collaborer toutes les personnes concernées par un dossier qu’on trouvait généralement les meilleures solutions à un problème.

Comment en es-tu arrivée à fonder le Repair-Café de Braine-l’Alleud ?

Après être partie en pré-retraite pour des raisons de santé, je me suis impliquée dans mon quartier à Braine-l’Alleud. Entre voisins, on partage des ressources, on se donne mutuellement des conseils, on organise des fêtes de quartier…
Parallèlement à cela, je me suis portée bénévole à la ressourcerie « La Fol’Fouille » où je faisais de l’upcycling qui consiste en la fabrication de nouveaux objets à partir de rebuts : un vieux contour de lit devient un banc-coffre, un vieux meuble-télé devient une banquette… Il n’y avait alors plus qu’un pas pour mettre le Repair-Café sur les rails il y a quatre ans, avec entre autres l’aide de mon amie Marylou Homs. Deux ans plus tard, je participais au démarrage de Braine-l’Alleud en Transition, où la solidarité et la résilience sont également les maîtres mots. Il s’agit d’une organisation locale 100% citoyenne, qui lance des initiatives positives et alternatives visant à soutenir la sobriété énergétique, la production alimentaire locale respectueuse de l’environnement, le lien social, la solidarité, la convivialité, ainsi que la vitalité de l’économie locale (petits commerces, artisans)…

Tu es donc bien occupée… Mais alors, pourquoi te mettre sur la liste Ecolo ?

Depuis mon arrivée à Braine-l’Alleud, j’ai été sensibilisée par plusieurs projets immobiliers qui allaient à l’encontre de mes idéaux de défense de la nature, du patrimoine et des générations futures.
Face au projet de la « Ferme blanche » qui prévoyait la construction de sept gros immeubles à l’Ermite, nous avions lancé un comité de quartier qui est parvenu à faire revoir à la baisse les ambitions du promoteur : ce ne seront finalement « que » cinq grosses villas qui seront construites. Je me suis ensuite engagée dans bien d’autres dossiers (le creusement de l’étang du Paradis, le risque de démolition de l’aqueduc, le contournement ouest…) tout en voulant conserver mon autonomie. Mais je me suis progressivement rendu compte de l’intérêt de la démocratie participative, qui permet un engagement collectif. En rejoignant Ecolo, je peux changer les choses de l’intérieur, depuis une structure où tous sont co-responsables et où toutes les idées peuvent être entendues.

Quelles sont tes adresses préférées à Braine-l’Alleud ?

Ce sont plutôt des points de chute, des zones préservées comme l’Escavée, les chemins creux, les champs…

Un rêve pour Braine-l’Alleud ?

Une plus grande fluidité à différents niveaux. Au niveau de la circulation, il faut allier aménagements raisonnables et responsabilisation des usagers. Au niveau de l’information, il faut améliorer les contacts entre les citoyens et l’administration. Au niveau des décisions, il faut susciter et écouter les suggestions de la population. Au niveau de l’éducation, il faut reconnecter les enfants à la vie réelle : observer et comprendre la nature qui est notre passé et notre avenir.

Quelle serait ta première action si Ecolo arrive en majorité en octobre 2018 ?

Lancer une large consultation populaire sur différents thèmes, par exemple sur le modèle d’une application comme « fluicity ». De cette manière, les citoyens se sentiront vraiment co-responsables de l’avenir de leur commune, et non plus oubliés ou assistés.

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